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This free-standing sculpture is a French window with a teal-colored frame and black, leather-lined glass panes standing on a flat, shallow base. Each door is made up of four, vertically stacked, equally sized panes. The doors are hinged on a narrow frame and open with small, clear knobs placed next to the second pane down from the top. The doors are slightly ajar. Black writing in capital block letters on the top surface of the base is legible in this photograph. It reads, “FRESH WIDOW COPYRIGHT ROSE SELAVY 1920.”

Marcel Duchamp

Fresh Widow, original 1920, fabricated 1964

East Building, Upper Level — Gallery 415-B

Marcel Duchamp cherchait à défier les hypothèses sous-jacentes aux appréhensions traditionnelles de la peinture et de la sculpture. Fasciné par le concept américain des reproductions faciles et peu onéreuses, Duchamp commence à s'approprier des objets trouvés pour ses readymades, terme anglais qu'il emprunte à l'industrie du prêt-à-porter à l'époque où il vit à New-York. Il choque le monde de l'art en tentant d'exposer ces objets ordinaires, ne montrant souvent aucune altération, si ce n'est l'ajout de sa signature. Le titre de cette œuvre est un jeu de mot où la lettre n des mots French et window est supprimée (French window en anglais signifie « porte-fenêtre », tandis que Fresh Widow se traduit par « tout juste veuve ») et fait référence aux femmes récemment devenues veuves suite à la Première Guerre mondiale. Duchamp n'a pas fabriqué la fenêtre miniature lui-même ; il a confié le travail à un menuisier américain.

Transcription audio

NARRATOR:

En anglais, la structure que nous voyons ici s’appelle « French window », une porte-fenêtre. Mais regardez mieux, en bas à gauche, le titre de l’œuvre : Fresh Widow, ce qui veut dire « jeune veuve » ou « nouvellement veuve », et il ne s’agit pas d’une faute de frappe !

Harry Cooper, conservateur et directeur de la section d’art moderne, explique le jeu de mots de Marcel Duchamp.

HARRY COOPER:

Cette œuvre a été réalisée en 1920, peu après la fin de la Première Guerre mondiale, et il est évident que Duchamp fait référence aux veuves de cette guerre. Les vitres sont noires, peut-être en référence aux coupures de courant de la guerre ou à la couleur portée par les veuves.

NARRATOR:

Duchamp était célèbre pour ses objets trouvés et tout faits, les premiers « ready-mades », qu’il présentait comme de l’art. Il a aussi produit une série de petites répliques d’objets étranges, comme ici. Il pensait que l’art était quelque chose qui devait se vivre, pas être créé. Marcel Duchamp :

ARCHIVAL, MARCEL DUCHAMP:

Somme toute, l’artiste n’est pas seul à accomplir l’acte de création car le public établit le contact entre l’œuvre et le monde extérieur, en déchiffrant et en interprétant ses caractéristiques profondes ; il ajoute ainsi sa propre contribution au processus créatif.

NARRATOR:

Duchamp créé ici une expérience à laquelle il intègre même la signature de l’œuvre. Qui est Rose Selavy ?

HARRY COOPER:

C’est un alias qu’il s’était choisi. Selavy a une prononciation très proche de l’expression courante « c’est la vie », et « Rose » est l’anagramme d’« eros »,  E-R-O-S. D’une certaine façon, ce pseudonyme peut donc se traduire comme « l’érotisme, c’est la vie ». En outre, cet alter ego est une femme, or Marcel Duchamp a souvent été pris en photo habillé en femme élégante, maquillée et chapeautée. Il joue non seulement [rire] avec la définition de l’art et l’identité de l’artiste, mais aussi avec le genre.

NARRATOR:

Regardez l’œuvre à côté : la Boîte-en-Valise. Il l’a conçue comme un petit musée Duchamp portable. Y voyez-vous Fresh Widow ?

Visite du bâtiment est