Audio Stop 5

NARRATOR:

De nombreux artistes occidentaux du début du XXe siècle se sont inspirés de l’art antique ou non-occidental dans leur quête de nouvelles façons de regarder et de concevoir la représentation et l’abstraction. Pour les artistes qui vivaient à Paris, comme Amadeo Modigliani, une source d’inspiration se trouvait au Musée du Trocadéro, le musée ethnographique de la ville, qui abritait une vaste collection d’objets du monde entier.

Kimberly A. Jones, conservatrice adjointe de la section des peintures françaises.

KIM JONES:

Ici, nous avons cette tête fortement inspirée des sculptures africaines mais aussi des sculptures de la Grèce antique avec ces traits étirés, ces larges courbes du visage, ce long nez géométrique... une représentation très abstraite et à la fois très puissante. On est proche du totem. On y retrouve le même genre de puissance et d’énergie.

NARRATOR:

Pour réaliser cette œuvre, Modigliani a utilisé un bloc de calcaire abandonné lors de la construction du métro parisien.

Harry Cooper, conservateur et directeur de la section d’art moderne.

HARRY COOPER:

La façon dont le nez descend en droite ligne des sourcils à la bouche. Tout est dans cette ligne  verticale, cette division. La sculpture est si nette, si abrupte, que nous ressentons un contraste franc entre ombre et lumière.

KIM JONES:

Cette sculpture peut évoquer la Joconde. On y retrouve la même sérénité, la même qualité énigmatique. Cette œuvre laisse entrevoir une vie intérieure, mais ne la dépeint jamais entièrement. Elle nous invite à la regarder et à nous demander à quoi pense cette femme, ce qu’elle ressent.

NARRATOR:

Cette galerie regorge de tableaux de Modigliani et vous remarquerez qu’ils partagent tous beaucoup de ces caractéristiques.