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Densely spaced lines and splatters in black, white, pale salmon pink, teal, and steel gray crisscross a rectangular cream-colored canvas in this abstract horizontal painting. The lines move in every direction. Most are straight but some curve slightly. The density eases a bit near the edges. Two sets of ghostly white handprints are visible at the upper corners. The artist signed and dated the painting in black paint in the lower left corner: “Jackson Pollock ’50.”

Jackson Pollock

Number 1, 1950 (Lavender Mist), 1950

East Building, Upper Level — Gallery 407-B

En 1948, les premières peintures de taille murale de Jackson Pollock qui utilisent la technique de l'égouttement, ou « dripping », suscitent des avis partagés. Pour cette peinture, Pollock étend une grande toile à même le sol dans son atelier (une grange reconvertie), recouvrant presque tout l'espace. Il utilise de la peinture de décoration d'intérieur, de la peinture à l'huile, de l’émail et de l’aluminium, et il fait goutter (en anglais : drip), gicler ou il verse de la couleur avec des pinceaux ou des bâtons dégoulinants tout en marchant autour de la toile. Il disait que c'était sa façon d'être « dans » son œuvre, en agissant comme intermédiaire dans le procédé créatif. Il a apposé sa « signature » dans l'angle en haut à gauche et au sommet de la toile avec l'empreinte de ses mains.

Transcription audio

HARRY COOPER:

Pollock a dit : « Je me sens plus à l’aise avec la toile au sol. Je me sens plus proche du tableau, j’en fais davantage partie. De cette façon, je peux marcher tout autour, travailler à partir des quatre côtés, et littéralement être dans le tableau. »

NARRATOR:

Jackson Pollock a commencé ce grand tableau en étendant la toile à même le sol de la grange qui lui servait d’atelier à l’est de Long Island.

Harry Cooper, conservateur et directeur de la section d’art moderne.

HARRY COOPER:

Il utilise ses pinceaux, pas les poils mais le manche, pour faire sortir la peinture des pots et la guider en dansant autour de la toile, en marchant parfois directement sur la toile, et en versant la peinture, en la faisant goutter, dégouliner, en la projetant parfois avec des gestes très amples. Nous imaginons certains de ces gestes amples à travers le noir qui a éclaboussé la toile sur toute sa hauteur. Nous avons l’impression que tout est pulvérisé.

NARRATOR:

Malgré le sentiment de spontanéité, l’impression que n’importe qui, même un enfant, pourrait réaliser un tel tableau, Pollock affirmait qu’il contrôlait l’écoulement de peinture, qu’il n’y avait pas d’accident. Au début, le processus artistique de Pollock choqua le public. Mais il gagna assez rapidement les faveurs des plus grands critiques d’art. L’un d’eux qualifia son style d’ « action painting », ou peinture active, disant que la toile était un endroit où agir, une sorte d’arène. C’est un autre critique, Clement Greenberg, qui donna son titre « Lavender Mist » ou « Brume lavande » au tableau ; dans l’enchevêtrement complexe de peinture, il vit une espèce d’aura violette.

HARRY COOPER:

Nous pouvons approcher ce tableau d’innombrables façons. Nous pouvons l’approcher d’une façon très physique, en pensant à l’action et aux gestes. Ou de manière très optique, en oubliant peut-être qu’il a été réalisé par terre. Après tout, nous le regardons suspendu au mur d’un musée, comme n’importe quel autre tableau. C’est le genre de peinture devant laquelle on peut rester très longtemps, elle donne un sentiment d’infini.

Visite du bâtiment est